Les grands principes de fonctionnement.
Si l’on observe bien, on peut constater que les douleurs articulaires, qu’elles se situent au niveau de la colonne vertébrale, des bras, ou des jambes, ainsi que les limitations de mobilité, sont quasiment toujours dues à des contractures de muscles traversant l’articulation concernée.
Car en cas de pathologie de l’appareil locomoteur on trouve toujours des contractures à l’examen clinique, et en ne traitant que ces contractures, la douleur disparaît et la mobilité est récupérée dans la grande majorité des cas, et ce en général en peu de temps.
Quelle est l’origine de ces contractures et comment les traite-t-on ?
Les muscles squelettiques représentent environ la moitié de la masse du corps. Ces muscles ont plusieurs rôles : ils créent les mouvements, et maintiennent les positions ainsi créées, ils maintiennent la coaptation articulaire, et enfin ils protègent les articulations contre la dislocation en cas de choc.
Le principal réflexe auquel sont soumis les muscles squelettiques est le Réflexe Myotatique, qui fait que tout muscle étiré se contracte pour récupérer sa longueur initiale. C’est ce réflexe qui permet de maintenir les positions et la posture contre la pesanteur qui tend à les modifier, donc à étirer les muscles qui s’opposent à cette modification : dès qu’ils sont étirés, ils reviennent à leur longueur initiale.
C’est aussi ce réflexe qui permet certains automatismes de mouvements tels que la marche ; il permet la cohésion de l’articulation quelle que soit sa position (coaptation) ; et enfin c’est lui qui protège les articulations en cas de traumatisme.
En effet l’intensité de la contraction provoquée par le Réflexe Myotatique est fonction de la vitesse et/ou de l’amplitude de l’étirement du muscle. En d’autres termes, plus l’étirement est brusque et/ou ample, plus la contraction réflexe est forte. Une fois le raccourcissement obtenu le réflexe cesse normalement de lui-même, puisque le muscle n’est plus étiré.
Que se passe-t-il en cas de choc ? Le ou les muscles situés du côté d’où vient le choc sont brusquement étirés (voir le schéma ci-dessous). Ceci provoque une contraction réflexe proportionnelle à l’intensité du choc, ce qui protège l’articulation, et cesse normalement aussitôt.
Cependant si ce choc a été intense, on constate souvent que la contraction du ou des muscles concernés ne cesse plus : une contracture s’est créée (nous reviendrons plus loin sur le détail du mécanisme).
Ce qui est important est que cette contracture n’aura aucune tendance à cesser d’elle-même ; on la retrouvera, identique, des semaines et des années après le choc.
A l’examen, une contracture est en effet facile à diagnostiquer : à la palpation (patient allongé) le muscle est dur et douloureux. Il est donc simple de constater la présence ou l’absence d’une contracture.
On peut parfois constater une déformation articulaire dans le sens du muscle contracturé, qui est raccourci, puisqu’une contracture est en fait une contraction réflexe, involontaire, persistant indéfiniment.
Pour la même raison on constate souvent à l’examen une limitation du mouvement passif qui provoque l’étirement du muscle contracturé, mouvement qui peut rapidement devenir douloureux.
Enfin la contraction active du muscle contracturée est douloureuse, ce qui limite également les mouvements. Le muscle traversant l’articulation qu’il gouverne, la douleur est en général ressentie au niveau articulaire.
Pathologies dues aux contractures
La contracture post-traumatique persistante que nous venons de décrire ne sera donc pas sans conséquences. La première étant les douleurs, qui se manifesteront spontanément ou au mouvement. Elles peuvent être ressenties au niveau du chef musculaire (donc souvent, en apparence, au niveau articulaire), ou sur le tendon qui en est le prolongement (ce qu’on appelle ‘tendinite’), ou au niveau de l’insertion du tendon sur le périoste (appelée alors ‘enthésopathie’, comme en cas d’épicondylite).
Ces douleurs et/ou la raideur du muscle limitent les mouvements.
Ces symptômes peuvent se manifester immédiatement ou des années après le trauma initial, suite à un facteur déclenchant.
Enfin le muscle contracturé étant dur et élargi en son centre (puisque contracté en permanence), il risque de comprimer nerfs, vaisseaux ou viscères situés contre lui, provoquant névralgies, troubles veineux, céphalées & migraines (voir ce chapitre), et troubles viscéraux de toutes sortes, par exemple des coliques néphrétiques (par compression de l’uretère par une contracture du m. Psoas, créant une hyperpression au niveau rénal), etc…
Les muscles squelettiques, nous l’avons dit, représentant la moitié de la masse du corps, on se doute bien que les pathologies dues aux contractures, à symptômes articulaires ou autres, seront très nombreuses.
L’arthrose n’a pas d’importance
Rappelons que l’arthrose n’est responsable d’aucun symptôme (pour plus de détails, voir la rubrique « Arthrose »).
Ce signe purement radiologique traduit simplement un remaniement osseux réactionnel à la destruction du cartilage articulaire. Ceci prenant un certain temps, l’importance de l’arthrose donne simplement une indication sur l’ancienneté de la pathologie.
D’où vient donc l’arthrose ? Apparemment des contractures persistantes qui limitent la mobilité de l’articulation et la compriment.
L’expérience chez l’animal montre en effet que l’immobilisation et la compression d’une articulation aboutissent :
1) à la destruction du cartilage articulaire, et
2) à un remaniement osseux réactionnel que l’on nomme arthrose.
Mécanisme de l’arthrose
La rapidité du processus est fonction de l’importance de l’immobilisation et de la compression. En cas de contractures cela va prendre quelques mois. La confirmation de cette théorie est clinique : les symptômes attribués classiquement à l’arthrose (douleur, limitation de mouvement) disparaissent dès guérison des contractures locales, toujours présentes avant traitement par Myothérapie.
Pourtant l’arthrose persiste, radiologiquement identique, mais asymptomatique : elle n’était donc responsable d’aucune douleur, mais conséquence de ce qui cause aussi les symptômes : les contractures post-traumatiques persistantes.
Pourquoi les muscles et pas les os ?
L’utilisation du terme ‘ostéopathie’ induit des confusions regrettables. L’os n’est cause d’aucun symptôme (sauf en cas de fracture) : ni en cas d’arthrose, comme nous venons de le voir, ni en cas d’os soi-disant ‘déplacé’. On parle en effet souvent de vertèbre déplacée, bloquée. Ce peut effectivement sembler être le cas : l’os est tiré en permanence par le muscle contracturé.
L’os n’est pas cause d’un symptôme pour autant. Et comment cela pourrait-il l’être ? L’os est une substance vivante mais totalement inerte, comme une gomme que l’on tient : l’os ne bouge que si des muscles le font bouger, et ne reste en place que si des muscles le maintiennent dans cette position. Sinon, comme une gomme qu’on lâcherait, l’os n’est soumis qu’à la pesanteur. Les os ne sont donc qu’une charpente inerte qui ne bouge et ne se maintient que grâce aux muscles. Un squelette de démonstration ne tient que par des fils et un support, sinon il tomberait en pièces. Et l’on peut toujours essayer de bloquer deux pièces osseuses d’un squelette : autrement qu’en les tenant ou en les attachant, on n’y arrivera pas, d’autant que pour pour favoriser les mouvements les deux os d’une articulation sont l’un de forme convexe et l’autre concave.
Muscles ou Os?
Si donc un os est cliniquement déplacé ou bloqué, seul des muscles peuvent le maintenir ainsi. Et pour que le problème persiste, il faut que les muscles concernés se contractent en permanence, bref, soient contracturés.
Et comme pour l’arthrose, c’est donc la contracture, spontanément persistante, mais réversible sous traitement spécifique, idéalement par Myothérapie, qui est la cause des symptômes et le seul objet du traitement. Aborder les problèmes par l’os est impossible et aboutit forcément à traiter en fait le ou les muscles contracturés – souvent même sans le savoir, et forcément de façon compliquée et donc moins efficace que si l’on allait droit au but par la Myothérapie.